© Bernadette Mergaerts
L’Indien d’Amérique et de partout ailleurs. Le gardien de phare inconnu.
De la fragmentation de la lumière à celle de tapis et de photos, du point à l’ensemble, Angelo Vullo sépare et rassemble ce qui était épars. Il redonne une importance nouvelle à chaque partie, chaque éclat. Sans doute, le sujet se décompose, se transforme et retrouve toute sa portée.
Artisan devant la glaise, il appréhende nos vies en grattant la toile, caressant l’infini derrière le chevalet. Les murs s’écroulent, du papier peint déchiré au béton explosé. Du dérisoire à l’anecdote, du désuet à l’essentiel, un langage épuré évoque l’abîme qui nous entoure.
Angelo propose de le ressentir, sans l’expliquer.
Peindre pour scruter l’univers, fragmenter la lumière au-delà des couleurs. De l’absolue pénombre, le scintillement infime. Humblement, ouvrir une porte à la lueur primordiale où l’aube et le crépuscule avouent le temps suspendu : l’inexprimable Beauté que cherche l’Indien d’Amérique et de partout ailleurs.
L’artiste veut aboutir à cette magie où tout prend son sens le plus simple,
le plus exact et dépouillé.
L’émerveillement ne vient ni de lui, ni du tableau, lorsqu’il perçoit les limites d’un monde réticulaire où tout se tient, où chaque parcelle compte.
Le fragment peint évoque la symbolique de la trame entière.
Le tapis est d’autant plus présent qu’il nous manque en partie.
Il se déroule dans une boutique où rien n’a de prix, sinon l’enchantement.
L’espace d’un instant, il dévoile son charme poétique pour ensuite, reprendre la force de son mystère et sa place décorative. L’énergie qui étouffe les pas.
La lumière décomposée n’est plus le rouge ou le bleu. Elle devient visible et invisible.
Ombre et clarté. Révélée. Sans aveuglement. Avec l’infinie douceur de l’artiste inspiré devant ce qui le dépasse. Le gardien de phare inconnu.
Stéphane Delcroix
Né en Belgique en 1961.
Etudie les Arts Plastiques entre 1977 et 1984 à l'Institut St. Luc puis à l'ERG.
Commence à peindre dans les années 80 en assimilant l'héritage encore frais de la peinture américaine et du Pop Art combiné à un goût prononcé pour les Arts Populaires et l'ornementation
faisant sans doute écho aux origines siciliennes de la famille.
Le travail se décline souvent en séries sur un thème (papiers-peints, carrelages, tapis, mosaïques, dessins d'architecture, cartographie...)
Les couleurs souvent primaires ou pures sont combinées en un processus ludique de combinaisons chromatiques et explorent différentes techniques (dripping, aplats de couleurs, pointillisme, grattage...)
Parfois figuratifs, les tableaux questionnent alors les icônes, les médias ou l'actualité.
Expositions récentes:
2010 Fernelmont Contemporary Art
2007 Bains-Connective - Bruxelles
2006 Fernelmont Contemporary Art
2005 Galerie 18+1 - Bruxelles
2000 Galerie « La Madelaine » - Bruxelles